Les droits culturels au coeur des droits humains
Le succès du colloque « Les droits culturels, une catégorie sous-développée de droits de l'homme », organisé par l’Institut interdisciplinaire d’éthique et des droits de l'homme (IIEDH) à l’Université de Fribourg en 1991 a marqué, après deux ans de recherche, la date de constitution d’un groupe international de travail. Celui-ci, durant les années qui ont suivi, a élaboré un projet de déclaration pour l’Unesco, publié en 1997. Cette première esquisse a suscité des avancées théoriques et des recherches-action, puis a inspiré la Déclaration universelle de l’Unesco sur la diversité culturelle adoptée en 2001, (notamment son art. 5).
Reprenant tous ces acquis, le groupe rédigea le texte d’une Déclaration des droits culturels rassemblant des éléments dispersés dans les différents instruments juridiques existants. Celui-ci fut adopté par une assemblée à Fribourg et à Genève les 7 et 8 mai 2007 et est connu internationalement désormais sous le nom de « Déclaration de Fribourg » en tant que texte issu de la société civile. 15 ans après, cette déclaration est traduite, commentée, utilisée, notamment par les organes compétents des Nations Unies, critiquée, mise en oeuvre dans des actions concrètes ; elle inspire également des modifications législatives dans divers pays.
Le temps est venu de tirer les leçons de ces acquis et de leurs limites, puis de repérer l’ampleur des travaux à développer en termes d’observations, d’expériences, d’analyses, de communication et de plaidoyers partagés. Face aux urgences actuelles à courts et longs termes, les droits culturels peuvent-ils être au coeur des droits humains ? De plus en plus de personnes le vivent et le pensent, mais il y a encore beaucoup à faire pour le démontrer.
La dimension culturelle de l’ensemble des droits humains
En outre, nous faisons l’expérience que le développement des droits culturels implique une nouvelle analyse du caractère fondamental de la dimension culturelle de tous les droits humains. Celle-ci est nécessaire pour donner un nouveau souffle à leur universalité, leur indivisibilité et leur interdépendance, et partant à des obligations réellement universelles, car plus appropriées et opérationnelles.
Spécialement au vu de l’accélération et de l’aggravation des conflits, la dimension culturelle de tous les droits humains est le premier facteur et levier de paix, puisqu’elle garantit une participation libre et instruite à nos biens communs par-delà les frontières. Au premier rang de ces derniers se trouve probablement le droit de chacun, seul et en commun, à participer à un travail de mémoire participatif et de qualité : celui qui délégitime toute forme de nationalisme, et rend compte des témoignages uniques de toutes les victimes directes et indirectes.
Lundi 23 mai 2022 : colloque international
Mardi 24 mai 2022 : ateliers
A l'Université Miséricorde, Av. de l’Europe 20, 1700 Fribourg
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Inscription : https://forms.gle/GExyfkE56jdUfVTS9